Monaco, une indispensable recomposition du paysage urbain 1/2
Depuis le lancement du projet, cette extension en mer est conçue, construite et animée en cohérence avec le milieu naturel. Ainsi, plutôt que d’affecter une construction à chaque mètre carré conquis sur la mer, ses concepteurs ont réintroduit un écosystème naturel dans l’espace nouvellement créé. Concrètement, sur les six hectares de surfaces nouvelles, un hectare sera dédié à un parc arboré. Depuis l’émergence du projet, chaque étape conduisant vers la réalisation du programme a eu pour préalable la prise en compte de la question environnementale. Les ingénieurs, les architectes, les spécialistes environnementaux ont ainsi élaboré leurs solutions à partir du triptyque « Éviter, Réduire, Compenser », pour :
  • limiter l’impact des travaux en amont en adaptant les opérations aux conditions environnementales (déplacement d’espèces, adaptation de la forme de l’infrastructure maritime entre autres),
  • réduire cet impact pendant le déroulement des travaux (mise en oeuvre de dispositifs et de méthodes adaptées : les écrans anti-turbidité et les écrans acoustiques)1,
  • compenser en attribuant des fonctionnalités écologiques aux ouvrages conçus afin de retrouver l’équilibre naturel antérieur à l’exécution du chantier.
Ce principe est sans précédent dans la réalisation d’un chantier de cette envergure (6 hectares) et de cette complexité (réalisation en mer à partir de -50 mètres). Cela fait de L’Anse du Portier un laboratoire en matière d’écoconception. Et cela permet également de développer des solutions de construction durables parfois inédites, et toujours adaptées à la configuration locale. Au-delà, ce principe favorise l’appropriation par le milieu naturel de la structure artificielle développée et permet la réintroduction de la biodiversité au sein de l’urbanisation.  

Des ouvrages artificiels et immergés, façonnés pour favoriser le développement de la biodiversité

Dans ces conditions, les caissons de la ceinture de protection de l’écoquartier sont des « acteurs » prépondérants. Ces ouvrages, en grande partie immergés, se situent à des profondeurs comprises entre -20 mètres et la surface, une zone très importante pour la biodiversité marine. Ils ont une double fonction :
  • La protection de l’écoquartier face à la puissance de l’énergie développée par la houle et les vagues,
  • L’intégration de dispositifs susceptibles d’accueillir la vie.
Les ingénieurs hydrauliciens et les ingénieurs environnementalistes ont donc travaillé ensemble pour développer des solutions qui satisfont à la fois :
  • les critères mécaniques indispensables pour contenir les effets de la Méditerranée sur la structure,
  • les impératifs écologiques pour favoriser la colonisation par la faune et la flore, des parties immergées.
Ces fonctionnalités symbiotiques ont fait l’objet d’études, parfois pendant plus d’un an pour certaines applications, destinées à mesurer le maintien des propriétés des caissons et simultanément, les réels bénéfices en termes d’efficacité, pour le développement des espèces. Plusieurs dispositifs ont été retenus. Au pied et sur la façade des caissons :
  • La pose de gabions superposés à la base des caissons, permettant d’amorcer les corridors écologiques verticaux.
  • L’installation de panneaux écoconçus, accrochés sur leur face avant. Ils servent d’abri pour certaines espèces et d’habitat pour d’autres.

           Dans les chambres Jarlan2 :

  • la création dans la partie basse d’aspérités et de rugosités dans le béton pour favoriser l’accroche des algues, des plantes aquatiques et des mollusques.
  • La mise en place de structures d’habitats artificiels de tailles et de formes 
différentes
La variété et la répétition des différents aménagements autour des caissons et dans les chambres Jarlan répondent aux besoins fonctionnels des multiples espèces composant la faune et la flore à ces profondeurs variables. Ces besoins diffèrent en matière d’habitat, de nurserie, de repos, de chasse, d’abri et de conditions de déplacement entre -20 mètres et la zone mi-eau, mi-air, en limite de surface. Solène Robic qui dirige l’équipe responsable des dossiers environnementaux chez Bouygues TP, rappelle : « qu’il n’existe pas de solution « clef en main ». De nombreux dispositifs ne ciblent à chaque fois qu’une espèce. » Elle ajoute : « Avec la création de l’infrastructure maritime, nous ne pouvons pas limiter notre travail à une espèce. Notre réflexion s’étend à un écosystème. Par conséquent, nous avons un travail de R&D quotidien. Nous sommes en perpétuelle réflexion sur les moyens d’attirer la biodiversité et de développer l’attractivité de toute la zone. »
1. Les travaux de construction de l’infrastructure maritime qui ont débuté en 2017, ne seront définitivement achevés qu’en octobre 2020. Les 10 prochains vont être consacrés à la préparation des sols (vibro-compaction, nivellement…) afin d’accueillir les constructions du futur éco-quartier.
2. Ces chambres permettent de limiter les franchissements et la réflection de l’énergie de la houle et des vagues.
       

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